{"id":1073,"date":"2023-01-03T18:11:32","date_gmt":"2023-01-03T17:11:32","guid":{"rendered":"https:\/\/laplumedumaki.com\/?p=1073"},"modified":"2023-01-18T21:35:46","modified_gmt":"2023-01-18T20:35:46","slug":"nourrir-son-ame-de-silence-de-sable-chaud-et-de-solitude-a-pontevedra-et-a-cangas","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/laplumedumaki.com\/ode-aux-esprits-vagabonds\/nourrir-son-ame-de-silence-de-sable-chaud-et-de-solitude-a-pontevedra-et-a-cangas\/","title":{"rendered":"Nourrir son \u00e2me de silence et de solitude \u00e0 Pontevedra et \u00e0 Cangas"},"content":{"rendered":"
14 juin 2021, on embarque dans la voiture direction la ville de Saint-Jacques de Compostelle, j\u2019ouvre le guide du routard et pointe la ville de Pontevedra du doigt.<\/p>\n
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Une fois \u00e0 bord de mon train, je r\u00e9serve mon h\u00f4tel. Mon gsm indique 25% de batterie. Pas de bol, mon chargeur est rest\u00e9 dans la voiture de Julie. Un classique. Merci les stories sur Instagram, les recherches sur Google Maps et Booking. Je me laisse porter par le vent, mes intuitions et mes applications, tout \u00e7a \u00e0 mon rythme et avec une batterie faible.<\/p>\n
Je suis seule, toute seule. Je contemple les paysages, me demande pourquoi je ne suis pas descendue du c\u00f4t\u00e9 de la mer puis d\u00e9cide de me l\u00e2cher la grappe deux minutes. A peine arriv\u00e9e et sortie de la gare, je rach\u00e8te un chargeur. J\u2019appr\u00e9cie le d\u00e9cor et ma compagnie mais je reste quand m\u00eame bien rest\u00e9e connect\u00e9e. Je valide ma r\u00e9servation puis je prends plein de photos de mon super voyage solo. Je me rappelle \u00e0 quel point, j\u2019aime capturer l\u2019instant, \u00e0 quel point j\u2019aime la photographie.<\/strong><\/p>\n Lorsque l\u2019on est n\u00e9.e privil\u00e9gi\u00e9.e, il ne faut pas grand-chose pour voyager en solo\u00a0: des papiers d\u2019identit\u00e9, de l\u2019argent en cash, une carte bancaire de d\u00e9bit et \u00e9ventuellement de cr\u00e9dit pour les r\u00e9servations, un t\u00e9l\u00e9phone et une connexion. Perso, mon objet bonus qui ne me quitte jamais, c\u2019est ma banane \u00ab\u00a0Mra Ounos\u00a0\u00bb (femme et demie, une expression en arabe qui veut dire femme forte). Et puis, une banane, c\u2019est l\u2019objet parfait, c\u2019est attach\u00e9 contre soi. C\u2019est rassurant.<\/p>\n Boom\u00a0: je revois maman agripp\u00e9e \u00e0 son sac pendant tous nos s\u00e9jours au Maroc. Elle \u00e9tait la gardienne de nos pr\u00e9cieux passeports et \u00e9conomies pour tout le mois. Une m\u00e8re, \u00e7a porte vraiment la vie, dans tous les sens du terme<\/strong>. Mes parents en ont v\u00e9cu des angoisses sur les routes europ\u00e9ennes. Ce p\u00e9riple n\u2019avait rien d\u2019agr\u00e9able pour eux dans les ann\u00e9es septante. Et si nous les enfants, avons la nostalgie de ce voyage, les adultes, eux, ont d\u00fb, porter le fardeau d\u2019emmener leur famille \u00e0 bon port priant le ciel d\u2019\u00e9viter les pannes, les pneus crev\u00e9s, les vols, luttant contre les somnolences et le stress de l\u2019oubli. Alors qu\u2019aujourd\u2019hui, en trois clics, la plupart de nos soucis sont r\u00e9solus. Tu le sens mon privil\u00e8ge\u00a0?<\/p>\n J\u2019ai beau m\u2019\u00e9loigner, partir, pourtant celles et ceux \u00e0 qui je pense le plus dans mes p\u00e9riples, sont mes proches. J\u2019\u00e9voque ceux pour qui, voir leurs oiseaux quitter le nid, est et sera toujours insurmontable et angoissant. Ceux qui ont connu l\u2019\u00e9preuve douloureuse de la migration. Ceux pour qui, partir rime avec douleur, sacrifice alors que pour moi, il est un soin, un m\u00e9dicament. \u00a0Un calmant contre l\u2019angoisse dont j\u2019ai h\u00e9rit\u00e9\u00a0: \u00ab\u00a0el wesswass\u00a0\u00bb<\/p>\n Pour mon premier pied \u00e0 terre en solo, je d\u00e9cide simplement de marcher dans la ville, de me perdre dans ses charmantes ruelles et de prendre quelques clich\u00e9s. Je remplace mon pull rest\u00e9 chez Julie, autre oubli, par une jolie veste color\u00e9e, m\u2019extasie devant dans des sacs en paille et en osier et finis ma journ\u00e9e sur une terrasse \u00e0 d\u00e9guster des croquettes aux crevettes.<\/p>\n Voil\u00e0 comment je soigne peu \u00e0 peu mes ailes bris\u00e9es et mon \u00e2me incomprise. Je navigue au plus profond de mes entrailles pour voler \u00e0 nouveau.<\/p>\n Le lendemain, je reprends la route pour Cangas, une petite ville baln\u00e9aire, \u00e0 une heure de bus de Pontevedra, les paysages sur le trajet sont somptueux. J\u2019ai envie de m\u2019arr\u00eater \u00e0 chaque stop. La vue de tant de beaut\u00e9 me soigne\u00a0: les couleurs, l\u2019oc\u00e9an au loin, les pancartes des villages qui d\u00e9filent. J\u2019ai h\u00e2te de me baigner. Dans les oreilles, j\u2019\u00e9coute du Pongo et cache derri\u00e8re mes lunettes de soleil, des larmes de joie. Je me dis qu\u2019un jour, je reviendrai en voiture. InchaAllah. Je me projette au volant de ma caisse, m\u2019arr\u00eatant au gr\u00e9 des envies, allant toujours plus\u00a0loin dans mon d\u00e9sir de libert\u00e9. \u00a0C\u2019est aussi \u00e7a, que je soigne ici.<\/p>\n Arriv\u00e9e \u00e0 la gare routi\u00e8re, situ\u00e9e litt\u00e9ralement en face de la mer, je vois un groupe de personnes embarqu\u00e9es dans un bateau. Evidemment, j\u2019ai envie d\u2019embarquer. Je demande aux responsables de la billetterie o\u00f9 se dirige tous ces voyageurs. Au bout de dix minutes, j\u2019ai organis\u00e9 ma journ\u00e9e de voyage du lendemain.Billets en poche, je me dirige vers mon h\u00f4tel du jour. Je pose mon paquetage et pr\u00e9pare mes affaires pour une journ\u00e9e \u00e0 la plage. Les vagues, le soleil et l\u2019eau de mer pour nourriture pendant quelques heures. Bonheur. Tout est fluide.<\/p>\n Silencieuse, une grande partie de la journ\u00e9e, je me sens reine laissant les rayons du soleil caresser ma peau. Mais je sors quand m\u00eame la cr\u00e8me solaire. Je n\u2019ai clairement plus 20 ans. Moins jeune, moins innocente mais toujours aussi \u00e9merveill\u00e9e. Je me suis tellement reconnaissante de ces moments de douceur. Je prends des photos de serviettes de plage accroch\u00e9s aux balcons et fen\u00eatres des maison, de boutiques d\u2019un autre temps, d\u2019\u00e9talages de fruits et l\u00e9gumes. Je d\u00e9couvre le centre-ville de cette bourgade de Galice. Puis retour \u00e0 l\u2019h\u00f4tel, au programme\u00a0: un d\u00eener avec moi-m\u00eame. L\u2019Espagne et ma combinaison orange me vont si bien. Je me sens \u00ab\u00a0so fresh so clean clean\u00a0\u00bb. En somme, je m\u2019autokiffe. Sur le chemin, je me rends compte que cela fait d\u00e9j\u00e0 quelques jours que je n\u2019ai pas appel\u00e9 mes parents.<\/p>\n <\/p>\n Il rit, ne r\u00e9pond pas, \u00e9videment et encha\u00eene en me demandant\u00a0:<\/p>\n <\/p>\n J\u2019ai ferm\u00e9 la porte \u00e0 cl\u00e9 et me suis endormie apais\u00e9e. Journ\u00e9e parfaite avec moi-m\u00eame, le soleil, la mer et l\u2019appel avec mon p\u00e8re.<\/p>\n","protected":false},"excerpt":{"rendered":" 14 juin 2021, on embarque dans la voiture direction la ville de Saint-Jacques de Compostelle, j\u2019ouvre le guide du routard et pointe la ville de Pontevedra du doigt. C\u2019est bien l\u00e0, tu crois\u00a0? Oui, c\u2019est une jolie petite ville. C\u2019est sympa pour se balader. Ok, je vais l\u00e0. Une fois \u00e0 bord de mon […]<\/p>\n","protected":false},"author":1,"featured_media":1089,"comment_status":"open","ping_status":"open","sticky":false,"template":"","format":"standard","meta":[],"categories":[13],"tags":[],"yoast_head":"\n\n
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