S’accepter comme on est à Lisbonne

Dans la capitale portugaise, Btissam, Amale et Majda, trois de mes merveilleuses amies m’attendent pour un city trip de quelques jours. Fonceuses, inspirantes et indépendantes, elles écoutent mes péripéties depuis quelques mois, me secouent lorsque je doute, avec beaucoup de bienveillance. Arrivée en fanfare, des câlins et des copines pour arpenter une nouvelle ville.

  • J’ai l’impression que tu es partie longtemps ! me dit Majda
  • Je t’ai manqué ? Je pourrais rester ici encore, tu sais.
  • C’est ça ! Tu rentres avec nous à la maison, me somme mon amie.

Tout est flou dans ma tête. Avec les copines, on refait le monde en terrasse. J’avoue mes envies d’ailleurs, de perpétuel recommencement. J’ai du mal à me poser et j’ai du mal à m’expatrier. Paralysée mais vagabonde.

« Tu pars mais tu reviens toujours », m’a dit ma mère un jour.

« Qu’est-ce qui me retient ? »

On a chacun nos réponses. Moi, c’est un mélange de plein de choses : de culpabilité, de peur aussi et j’en passe.

  • Ça vous dit qu’on fasse un tour de street art demain ? propose Majda
  • A fond !

On est toutes partantes pour découvrir la ville de manière quelque peu originale et il n’y a pas que la visite qui le sera… Arrivées à Martim Moniz, une jeune femme pleine de vie nous accueille.

  • Bonjour, vous êtes le groupe de Majda, c’est ça ? Vous êtes de Bruxelles ? nous demande Mélanie.
  • Moi je vis au Luxembourg mais je suis Marocaine. Enfin, on est toutes Marocaines, répond Btissam.
  • MachaAllah ! (Comme Dieu l’a voulu), répond la jeune femme.

Nous rions e en cœur, mais qui est cette personne ?

  • Je m’appelle Mélanie, je suis franco-portugaise et je vis à Lisbonne depuis trois ans et j’espère que vous n’avez pas peur des montées et de la marche. Vous verrez, ça en vaut la peine.

Nous découvrons le centre de Lisbonne à travers le travail de street artistes super inspirants tout comme notre guide. Entre deux explications, on se rend compte que Mélanie vit comme nous la binationalité dans sa chaire. Luso-descendante, elle sait ce que c’est qu’avoir le cul entre deux chaises. Elle sait ce que c’est que de quitter son pays et ses proches. Et pour couronner le tout, elle est journaliste comme moi. Il y a des âmes qui vous transpercent. Mélanie, c’est le coup de cœur du voyage, le clou de mon périple. Très vite, notre discussion devient profonde. Et lorsque mes amies lui confient que moi aussi, je suis une globe-trotteuse, elle répond :

  • Tu sais, tu finiras par trouver ton endroit. Pour le moment, je suis à Lisbonne et je m’y sens bien. Avant cela, j’étais à Montréal. Rien n’est immuable. Le principal, c’est d’être bien là où on vit.

Mes amies assistent au début d’une grande rencontre, d’une amitié spirituelle intense. On s’échange nos comptes Instagram, je sais que je vais la revoir mais, à ce moment-là, je ne sais ni quand ni comment.

  • Hey ! C’est nous, tes amies, me lance Majda. C’est un truc de fou, c’est toi en version franco-portugaise.

Avant de partir, notre super guide nous lance : « Il y a des personnes qui ne sont pas faites pour rester à un seul endroit. C’est comme ça. Si tu le vois comme un problème, ce sera un problème. Tout est une question de perception. Sache que si tu veux t’installer ici, tu es la bienvenue à Lisbonne. Tu es la bienvenue chez moi quand tu veux, vous toutes d’ailleurs les filles. Marhaba, woullah ! »

Je suis un esprit vagabond. C’est inscrit quelque part en moi et j’ai la chance de rencontrer d’autres âmes nomades qui comprennent mon langage et mon fonctionnement. La clé, c’est de l’accepter, de s’accepter comme on est.

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